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COMMANDE PUBLIQUE & labelsLa prise en compte, dans une définition de besoin, de l’impact environnemental et social des produits et services est logiquement au centre de toute politique Achats Responsables mais également un des sujets les plus complexes. La multiplicité et les interactions
des critères, la capacité à ‘concrétiser’ les avantages pour notre
environnement ou notre société, le besoin de confiance sur la réalité des
arguments évoqués et enfin la nécessité de rationaliser les choix ont fait des
labels et/ou des certifications des éléments de réponse dans la rédaction d’un
marché lorsqu’ils sont pertinents, ce qui n’est pas toujours le cas.
Par ailleurs, la méconnaissance, y compris parfois celle des opérateurs économiques qui les mettent en avant, et la méfiance naturelle des acheteurs vis à vis de l’utilisation de ces éléments pour surévaluer la valeur des produits et des prestations rendent nécessaire de bien en comprendre les enjeux. Dans le cadre d’une politique achats responsable, l’utilisation des labels ou certifications comme spécifications techniques, critères d’évaluation ou conditions d’exécution des marchés doit avoir pour objectif de définir plus précisément l’offre et sa valeur ajoutée, de faire évoluer les pratiques des fournisseurs, de renforcer la transparence sur les attentes de l’acheteur et finalement garantir l’égalité de traitement dans l’appréciation des offres proposées en intégrant des critères objectifs, connus et publics. Ce n’est donc pas le
label qui compte mais bien les critères et finalités qu’il comporte et il ne devrait
donc qu’être un moyen d’expression d’une exigence et non une exigence en tant
que telle. Témoignage de Xavier Lallement, Administrateur APECA Cadre règlementaire : L’utilisation des labels est encadrée par le code de la commande publique dans la partie règlementaire qui traite de la définition du besoin, Section 3 : Utilisation de labels (Articles R2111-12 à R2111-17). Un label est défini comme un document, certificat ou attestation prouvant que les ouvrages, produits, services, procédés ou procédures en rapport avec l’objet du marché remplissent certaines caractéristiques.Cette définition intègre
donc, entre autres, les labels environnementaux ou sociaux. Il est également précisé
que dans les spécifications techniques, les critères d’attribution ou les
conditions d’exécution d’un marché, l’acheteur peut imposer un label
particulier sous 2 conditions :
Ceci exclut donc de fait les certifications de système de
management (type ISO 14001, ISO 9001 …) qui attestent de la mise en œuvre d’un
mode de management et non de caractéristiques des produits, ouvrages ou
services réalisés. Important, l’acheteur peut utiliser également les labels
pour ne définir qu’une partie de son besoin, sous réserve d’identifier clairement,
dans les documents de consultation, les seules caractéristiques qu’il exige. Enfin, tout label équivalent à celui demandé par l’acheteur
doit être accepté (Article R 2116) et si un opérateur économique peut prouver
que les caractéristiques sont remplies et qu’il n’a pas pu obtenir le label
dans les délais, son offre doit également être acceptée. Champ d’application : La variété des labels et certifications est telles qu’il est difficile de les citer et connaître tous mais il convient a minima, lorsqu’ils sont mis en avant par les opérateurs économiques de bien en comprendre la portée et la réalité, notamment en interrogeant les opérateurs économiques en phase de sourcing. Ce qui est important
c’est de bien comprendre quelles sont les caractéristiques couvertes et ce
qu’elles permettent de démontrer, au regard des enjeux et des besoins exprimés
par l’acheteur. Par exemple, une
certification FSC ou PEFC ne permet « que » de s’assurer que les bois
utilisés pour les produits ou ouvrages concernés s’inscrivent dans un programme
de gestion durable des forêts mais ne préjugent en aucun cas d’autres critères
qualitatifs ou environnementaux autres. (A noter d’ailleurs que ces
certifications n’assurent pas la traçabilité physique du bois tout au long de
la chaîne mais sont basées sur des logiques de comptabilisation en masse). Les labels peuvent être
utilisés aussi bien pour définir des caractéristiques de produits, de services
ou des modes de construction, ils sont donc utilisables, en théorie, comme
moyen d’intégrer des critères environnementaux ou sociaux pour l’ensemble des
marchés publics. Toutefois, certaines
catégories de produits ou de service ne disposent pas de labels spécifiques,
par manque notamment de référentiel. Dans ce cas, il est toujours possible pour
un acheteur de s’intéresser à certaines caractéristiques techniques parfois transposables
mais qui doivent alors être précisées de manière claire dans le cahier des
charges. Acheteurs Publiques : Intégrer les labels dans vos
marchés Dans l’esprit du Code des
Marchés Publics, l’utilisation d’un label contribue à préciser plus clairement le besoin.
Logiquement, cela suppose qu’en amont, l’acheteur ait précisé quel label doit être utilisé pour tel produit, telle prestation, tel travaux. Cela devient donc une spécification technique ou une condition d’exécution, auquel cas toutes les offres concernées devront être ‘labélisées’.
On peut également laisser
la possibilité à l’opérateur économique de répondre par une offre labélisée ou
pas, considérer ce critère comme un élément permettant d’évaluer la ‘qualité’
de l’offre mais à condition dans ce cas
de définir clairement comment cette évaluation sera faite et comparée entre les
différentes réponses. Il arrive que l’on puisse
trouver des marchés dans lesquels il est demandé (notamment pour les marchés de
fournitures) aux opérateurs économiques de répondre sur les bordereaux de prix
unitaire en précisant si le produit ou la prestation est labélisé et en
estimant un pourcentage de produits labélisés sur la totalité de l’offre. Lorsque l’on n’a pas
précisé pour chaque produit sur quel label (donc quelles caractéristiques) on
souhaitait évaluer l’offre, on prend le risque de comparer des caractéristiques
différentes ce qui est contraire à l’esprit du Code de la Commande Publique. Il est donc nécessaire de
prendre le temps de s’interroger pour chaque besoin et d’indiquer quelles sont
les exigences ou comment on ‘notera’ les différents labels proposés. Fournisseurs : les labels dans votre offre L’utilisation de labels environnementaux s’inscrit
généralement dans le cadre de la politique RSE de chaque opérateur mais il faut
également intégrer ce sujet dans la construction de l’offre commerciale, en
réponse à différents besoins exprimés par tel ou tel client. Certains labels peuvent
devenir un engagement et un positionnement affirmé (tous nos produits de telle
catégorie respectent tel label ou telle exigence) ou une alternative que l’acheteur
peut choisir dans l’offre qui lui est faite. Il est donc important, en
amont des appels d’offre, d’avoir réfléchi à son positionnement et aux
caractéristiques des produits, services ou ouvrages que l’on va proposer en
tenant compte bien sûr de sa stratégie d’entreprise et de ses valeurs, de la
maturité du marché, des pratiques de la concurrence et de ses capacités
techniques.
Il est également
important que les fonctions commerciales, en relation avec les acteurs publics
en phase de sourcing et chargées de répondre aux appels d’offre, soient
suffisamment informées sur les spécifications techniques que portent les labels
(sans pour autant en connaître tous les détails) afin de pouvoir expliquer,
lorsque c’est nécessaire, quels sont les bénéfices réels, les différences entre
les différents labels mais également l’impact de ces engagements sur le plan de
la valeur et du coût. L’impact sur le coût peut
venir des exigences techniques elle-même (technologie, matières, process de
fabrication) mais également des différents coûts induits (contrôles, audits,
adaptation des process internes, rareté de l’offre…) ; Attention, certains
labels peuvent devenir des standards de marchés et ne pas pouvoir y répondre
devenir un frein voire un obstacle.
Les indicateurs
de pilotage
Apprécier
et mesurer l’utilisation des labels dans un marché ou plus globalement sur
l’ensemble d’une activité est plus complexe qu’il n’y paraît mais est réellement
nécessaire lorsque cela constitue un objectif que l’on se fixe dans le cadre
d’une politique ‘achats responsables’ et que l’on souhaite intégrer plus
largement ces critères dans les marchés.
Dans
un marché de fourniture, le nombre de références labélisées est généralement le
premier indicateur utilisé, évalué en pourcentage de la totalité des articles
achetés, à l’échelle d’un marché, d’une famille de produits ou même d’une
catégorie.
Si
l’on n’intègre pas la notion de quantités ou de valeur achat et que l’on
mélange tous les labels, cela peut mener à un biais qui serait de favoriser des
offres contenant beaucoup de labels pour des produits peu utilisés, des
critères finalement peu engageants mais plus facile à obtenir et de comparer
des engagements environnementaux qui en réalité ne le sont pas. Par ailleurs
rappelons nous que certaines catégories de produits ne peuvent être labélisés pour
la simple raison qu’il n’y a pas encore de référentiels disponibles.
Il
est donc important de piloter ce sujet en ayant identifié, dans sa stratégie,
les labels ou critères environnementaux que l’on souhaite promouvoir et de
s’assurer qu’ils sont utilisés en cohérence avec sa propre consommation de
produits.
La
logique est identique pour des marchés de travaux ou de services pour lesquels
on doit se donner des objectifs sur des labels identifiés et sélectionnés tout
en appréciant la part que ce sujet représente sur l’ensemble du périmètre
adapté.
Pour
également mesurer, au sein de ses marchés, dans quelle mesure les acheteurs ont
pu intégrer ces préoccupations, il convient également de définir quels sont les
types de marchés sur lesquels il y a un enjeu (ou une offre de labels
présentes) et évaluer le nombre de marchés ayant intégré une part minimale définie
de produits, prestations ou travaux labélisés.
Points
de vigilance
Comme
évoqué précédemment, l’utilisation des
labels doit être un moyen de définir le besoin de manière précise en s’appuyant
sur des exigences techniques minimales claires avec pour objectif d’apporter de
la valeur à l’offre. Il est donc indispensable, dès l’amont de prendre le temps
d’évoquer ces sujets en entretien de sourcing avec les opérateurs économiques
pour les sensibiliser à l’importance que vous portez aux enjeux
environnementaux et sociaux, les inciter également à promouvoir l’élaboration
de nouveaux référentiels plus exigeants et participer ainsi à l’évolution
positive des pratiques.
Par
ailleurs, les labels ont également pour objectif de rassurer les acheteurs sur
les modes de contrôles et de validation du respect des spécifications définies. Les organismes
qui délivrent les labels doivent définir à la fois les modalités de
vérifications (audits, tests laboratoires, contrôles …) mais également les
modalités d’utilisation des attestations ou certificats délivrés. Il est donc
important pour les acheteurs, de préciser et d’adapter leurs propres
dispositifs de contrôle en tenant compte des garanties déjà fournies par les
labels et en se posant la question des moyens à mettre en œuvre lorsqu’il n’y
en a pas. |
Association des Professionnels Européens de la Carte d'Achat 79000 NIORT, adresse de correspondance 5 rue Ste Marthe 79000 Niort
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